Organismes pathogènes des plantes : des nuisibles sous très haute surveillance

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Organismes pathogènes des plantes : des nuisibles sous très haute surveillance

Les plantes, tout comme les animaux, sont menacées par des maladies causées par des organismes pathogènes. Ces maladies ne sont pas sans conséquences pour les cultures, pouvant entraîner des pertes considérables en termes de qualité ou de rendement des denrées produites. Les échanges mondialisés de matériel ou produits végétaux, et tout particulièrement le commerce de matériel végétal de multiplication, a augmenté de manière exponentielle le risque de dissémination de ces maladies et leur implantation dans des zones initialement indemnes. Pour contrôler, autant que faire se peut, la dissémination des maladies des plantes, des mesures ont été mises en place.


  • Organismes nuisibles

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Un organisme nuisible est, par définition, un organisme dont le développement et l’activité sont considérés comme négatifs pour l’homme et les activités humaines. Dans le domaine plus restreint des végétaux et de la protection des cultures, un organisme nuisible est un organisme vivant appartenant au règne animal, végétal ou microbien (bactéries, champignons, virus…) dont la présence sur un territoire donné n’est pas souhaitée en raison d’un effet néfaste pour les végétaux ou les produits végétaux. On emploie le terme de « ravageur » pour désigner les animaux (mammifères, oiseaux, insectes, nématodes) ou les végétaux supérieurs (plantes parasites, mauvaises herbes) prédateurs ou parasites des plantes. On parlera de « maladies » pour désigner les attaques causées par des champignons, des bactéries, des phytoplasmes ou des virus.


  • Organismes nuisibles de quarantaine

Tous les organismes nuisibles n’ont toutefois pas le même statut et n’induisent pas les mêmes risques en termes de dangerosité et de potentiel de dissémination. Aussi la FAO (Food and Agriculture Organization) a été amenée à introduire la notion d’organisme de quarantaine, dont la définition est celle d’un « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone, ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé et qui fait l’objet d’une lutte officielle ». Un organisme de quarantaine est un organisme nuisible qui fait l’objet d’une réglementation spécifique.


  • FAO : haute autorité de surveillance des organismes nuisibles

Créée en 1945, prenant la suite de l’Institut International d’Agriculture (lui-même créé en 1905) la FAO est une organisation des Nations Unies qui regroupe 191 membres (190 états et l’Union Européenne). Dédiée à l’alimentation et à l’agriculture, son objectif affiché est « d’aider à construire un monde libéré de la faim ». Au sein de la FAO, la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux CIPV procure une assistance technique en matière de gestion de la quarantaine végétale. Elle prend en charge la protection des plantes cultivées et sauvages en prévenant l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles. La CIPV concoure à l’harmonisation au niveau international des mesures phytosanitaires, avec pour objectif la gestion de la santé des végétaux au plan mondial, tout en maintenant cohérent et fluide le commerce des denrées alimentaires. L’action de l’établissement se décline dans le cadre d’acteurs régionaux, par le biais des Organisations Régionales de la Protection des Végétaux (ORPV), et d’acteurs nationaux, par le biais des Organisation Nationales de la Protection des Végétaux (ONPV).


  • Les Organisations Régionales de la Protection des Végétaux (ORPV)

A ce jour, le monde est divisé en 9 régions où interviennent des organisations intergouvernementales chargées de la coopération dans le domaine de la protection des plantes et du suivi des organismes nuisibles. Ces organisations sont les suivantes :

• La Commission phytosanitaire pour l’Asie et le Pacifique ([APPPC]site web) : créée en 1956, elle regroupe 24 pays d’Asie du Sud Est et d’Australasie.

• La Communauté andine ([CA][www.ippc.int/index.php?id=ca&no_cache=1&L=2 site web]) : créée en 1969, elle regroupe 4 pays (Bolivie, Colombie, Equateur et Pérou).

• Le Comité de protection des plantes du Cône Sud ([COSAVE]site web) : créé en 1989, il regroupe 5 pays (Argentine, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay).

• La Commission de la protection des plantes dans la zone des caraïbes ([CPPC]site web) : créée en 1967, elle regroupe 22 pays de la région des Caraïbes.

L’organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes ([OEPP]site web) : créée en 1951, elle regroupe 50 pays représentant pratiquement tous les pays de la région européenne et méditerranéenne.

• Le Conseil phytosanitaire interafricain ([CPI][www.au-iapsc.org site web]) : créé en 1954, il regroupe 18 pays du continent africain.

L’Organisation nord-américaine pour la protection des plantes ([NAPPO]site web) : créée en 1952, elle regroupe 3 pays (Canada, Etats-Unis et Mexique).

L’Organisme international régional contre les maladies des plantes et des animaux ([OIRSA]site web) : créé en 1953, il regroupe 9 pays d’Amérique Latine.

L’Organisation de protection des végétaux pour le Pacifique ([PPPO]site web) : créée en 1994, elle regroupe 22 pays de la zone Pacifique.

La France participe à quatre de ces organisations : APPPC, CPPC, OEPP et PPPO.


  • Les Organisation Nationales de la Protection des Végétaux (ONPV)

Des dispositifs nationaux, propres à chaque état, sont également mis en place dans chaque pays. Ainsi, au niveau français, la santé et la protection des végétaux, et la gestion des organismes nuisibles des plantes sont placées sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture au niveau de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL). Un système régional décentralisé articulé autour des Services Régionaux de l’Alimentation (SRAL) prend en charge la protection des cultures et la surveillance du territoire vis-à-vis des organismes de quarantaine, selon les directives établies au plan national. Enfin, une troisième structure intervient : le Laboratoire de la Santé des Végétaux (LSV), structure dépendant de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES). Le LSV est l’organe de référence analytique, d’appui scientifique et technique, et d’évaluation des risques en matière de santé des végétaux. Entre autres missions, cette structure intervient pour le développement de méthodes officielles de détection et de diagnostic des organismes de quarantaine ainsi que pour l’animation d’un réseau de laboratoires agréés pour effectuer les analyses officielles (analyses liées à la surveillance du territoire). Aurea fait partie de ce réseau de laboratoires agréés. Lien vers la liste des laboratoires agréés pour 2013 par la [DGAL]ici


  • Gestion des organismes de quarantaine

La communauté internationale a élaboré des règles communes pour éviter la dissémination des organismes agricoles nuisibles, en premier lieu par l’établissement d’une liste d’organismes contre lesquels des mesures doivent être prises. Cette liste d’organismes de quarantaine se décline de manière mondiale (CIPV), régionale (ORPV) ou nationale (ONPV). Compte-tenu du coût élevé des mesures préventives, seuls les organismes les plus importants sont pris en considération, c'est-à-dire ceux causant des dommages agricoles avérés et/ou dont la dissémination peut être combattue efficacement.

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Les politiques de luttes mises en œuvre dépendent de la dimension de la zone menacée (région, pays, continent). Il est important que l’espace d’origine de l’organisme de quarantaine ne serve pas de source pour sa dissémination vers d’autres espaces. Influencée par la dynamique de dissémination de l’organisme de quarantaine, la situation est susceptible d’évoluer à la fois dans le temps et dans l’espace. Aussi, en fonction de la situation à un instant donné, différentes mesures de lutte officielles pourront être définies :

Interception : l’organisme de quarantaine n’est pas encore arrivé dans la zone concernée. Les mesures se limitent à contrôler l’importation

Eradication : l’organisme de quarantaine est constaté localement. L’objectif devient son éradication de la zone

Enrayement : l’organisme de quarantaine est établi au niveau régional. L’objectif sera alors de ralentir sa dissémination

Suppression : l’organisme est répandu pratiquement dans la zone entière. Les mesures officielles concerneront les conséquences sur d’autres zones, et prendront en compte les intérêts de l’agriculture locale

L’OEPP met à disposition une base de données, appelée PQR, sur les organismes de quarantaine. Elle contient des informations actualisées sur leurs plantes-hôtes, leur répartition géographique et les filières qui sont susceptibles d'entraîner leur dissémination. La base PQR est téléchargeable depuis le site Internet de l'OEPP ([télécharger « PQR»]cliquez ici).