La valorisation des effluents vinicoles : Différence entre versions
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La vinification est une opération très consommatrice d’eau. Sur l’ensemble du process, les caves ou les chais génèrent donc des volumes importants d’effluents, souvent équivalents au volume de vin produit. La valorisation des effluents vinicoles par épandage est le moyen de traitement le plus répandu en France, adopté par de nombreux viticulteurs. Simple à mettre en oeuvre, peu coûteuse, cette pratique est encadrée par plusieurs textes réglementaires.
- Déchet, oui mais …
Les effluents vinicoles sont issus du nettoyage des cuves de vinification dans les caves ou les chais. Assimilés aux Déchets Industriels Banals (DIB) ‐ rattachés aux codes déchet 02 07 01, 02 07 02 ou 02 07 05 ‐ ce sont des effluents liquides chargés en matières organiques. Leur traitement par épandage agricole repose notamment sur la capacité épuratoire du système « sol ‐ micro organismes – plantes », qui assure la filtration des MES, la fixation puis la minéralisation des matières organiques et l’utilisation par les plantes des éléments minéraux libérés. Rappelons que réglementairement, un déchet n’est valorisable en agriculture que si son aptitude à l’épandage est démontrée(concentrations en métaux et en certains composés organiques inférieures aux valeurs seuils réglementaires), mais surtout s’il présente un intérêt agronomique. Or, concernant les effluents vinicoles, on a coutume d’affirmer qu’ils ne présentent pas ou peu d’intérêt agronomique. Est ce tout à fait vrai ?
- Une véritable valeur fertilisante, oui mais…
Certes ces effluents sont sans effet sur la stabilité ou la structure des sols car la matière organique qu’ils apportent est facilement dégradable et elle ne participe pas au processus d’humification dans le sol. Mais leur intérêt nutritif est loin d’être négligeable, notamment par les quantités de potasse et d’azote susceptibles d’être apportées. Toutefois, les effluents vinicoles se caractérisent par la variabilité de leur composition selon l’époque de l’année et les types de vinification.
Exemple en Bordelais et en Charentes, sur les périodes de plus forte production de ces effluents (vendanges et soutirage) :
Raisonner l’épandage des effluents vinicoles passe par la tenue de plans et de cahiers d’épandage permettant d’ajuster les apports en éléments fertilisants aux besoins des cultures. Ce sont également les outils qui permettent d’enregistrer les pratiques
de fertilisation sur l’exploitation. Leur tenue à jour est obligatoire pour :
> être en conformité avec la réglementation des installations classées,
> demander des aides pour la gestion des effluents vinicoles environnementales.
Raisonner l’épandage des effluents passe également par l’estimation de la capacité d’absorption maximale du sol afin d’éviter tout ruissellement ou percolation trop rapide dans le profil du sol. La RFU (réserve facilement utile en eau) peut être estimée à partir d’une analyse granulométrique du sol. Exprimée en mm/m de sol, elle permet de calculer le volume maximal d’effluent épandable par ha.
- Estimation des quantités d’éléments nutritifs apportés par hectare
Prenons le cas de l’épandage d’effluents vinicoles en période de vendange. Voici un résumé des quantités d’éléments nutritifs (en unités/ha) apportées en fonction des volumes épandus à l’hectare.
A noter que la potasse présente contenue dans l’effluent est totalement disponible pour l’alimentation des cultures. L’azote se présente majoritairement sous des formes facilement disponibles (azote organique facilement minéralisable). Il conviendra de prendre en compte cet azote dans le raisonnement de la fertilisation des cultures et dans le bilan des apports, notamment si la parcelle d’épandage se situe en zone vulnérable. Si l’intérêt nutritif des effluents vinicole est donc flagrant, il est nécessaire de s’assurer que leur pH ne soit pas trop acide. Pour un pH inférieur à 5.5, l’étude préalable à l’épandage doit montrer l’aptitude des sols à recevoir des effluents acides. Il est également important de contrôler que l’effluent ne présente pas une conductivité excessive, notamment s’il est destiné à être épandu sur des cultures en place sensibles à la salinité. L’analyse régulière de la qualité des effluents vinicoles est le meilleur moyen de s’assurer d’une valorisation optimale de la valeur nutritive du déchet en toute conformité avec la réglementation existante.
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