Azote
L'AZOTE
Azote total, azote organique, azote minéral
Un sol agricole moyen contient de l’ordre de 2 à 10 tonnes d’azote total par hectare, dans son horizon de surface . Ce chiffre ne doit pas être confondu avec l’azote minéral, sous forme ammoniacale et nitrique, qui se situe plutôt entre 0 et 300 kg/ha. Seule la quantification de ces formes minérales, sur toute la profondeur exploitable par les racines, permet d’évaluer l’offre du sol en azote disponible pour les cultures (lorsqu’elles sont présentes) ou les risques de pollution à un moment précis. Cette mesure, connue sous le nom de « reliquat azoté » contribue à l’ajustement du niveau de fertilisation azotée sur les cultures d'hiver et de printemps. Contrairement à la mesure de l’azote total du sol, qui évolue lentement, la quantité d’azote minéral est susceptible de varier fortement dans l’année pour un sol donné. Ainsi le reliquat azoté en sortie d’hiver va être sensible au niveau des précipitations hivernales, aux pratiques de fertilisation organique et minérale sur la parcelle, et à la présence ou non d’une culture intermédiaire. Dans une même région et pour des itinéraires techniques identiques, il va varier en fonction des types de sol.
Au laboratoire
- Dosage de l'azote total
2 méthodes utilisées :
Méthode Dumas automatisée normalisée (NF ISO 13878)
Système complètement automatisé pour le dosage de l'azote total.
Principe : combustion en présence d'oxygène du sol broyé dans un four à 950°. Après purification des gaz de combustion, détermination de l'azote produit par catharométrie.
Expression des résultats :
Les concentrations en azote ammoniacal et en azote nitrique sont exprimées :
• En mg/kg de terre humide = "X" mg/kg
• En mg/kg de terre sèche (2) =X/[1000 – H]/1000] = "Y" mg/kg (avec H = Humidité en pour mille)
Méthode Kjeldahl (méthode de référence Normalisée ISO 11261) = dosage N.T.K.
- Minéralisation (mise en solution de l'azote)
- Terre fine
- Solution acide
- Distillation
- Dosage après distillation
- Dosage de l'azote minéral
3 mesures successives : humidité sur échantillon séparé, dosages successifs de l'azote nitrique et de l'azote ammoniacal.
- Homogénéisation de l'échantillon de sol frais.
- Mesure de l'humidité (H) sur une partie séparée de l'échantillon.
- Extraction de l'azote minéral. Rapport d'extraction :
- 25 g de terre fraîche.
- 50 ml d'une solution de chlorure de potassium
- Agitation 1heure.
- Décantation et centrifugation.
- Dosage par colorimétrie sur chaîne à flux continu.
Expression des résultats : (pour N-NH4 et N-NO3)
- En mg/kg de terre humide = "X" mg/kg
- En mg/kg de terre sèche[1] = = "Y" mg/kg
H[2] = Humidité en pour mille
= quantité d'azote minéral disponible dans la couche de sol considéré en additionnant N-NH4 et N-NO3.
C’est sous cette dernière expression que les résultats sont généralement donnés séparément pour N-NH4 et N-NO3.
Signification
- Azote total
L'azote total ne fournit aucun renseignement sur l'azote minéral disponible pour le végétal. Il s'interprète essentiellement au travers du rapport C/N (rapport carbone organique / azote total).
Le C/N renseigne sur :
- le degré d’évolution de la matière organique
- l'activité biologique
- le potentiel de fourniture d'azote par le sol (minéralisation)
- Azote minéral
Source et évolution de l’azote - processus mis en jeu.
- Humification
- Minéralisation
- Mise en solution des engrais
- Fixation (et échanges) sur le Complexe Argilo-Humique (C.A.H.)
- Nitrosation
- Transformation NH4+ en NO2-
- Nitrification
- Transformation NO2- en NO3-
- Absorption par le végétal
- Pour [NO3-] : disponibilité immédiate
- Pour [NH4+] : disponibilité + ou - différée selon les conditions pédo-climatiques
- Réorganisation de l’azote
- Lessivage = risque de pollution des nappes phréatiques
Conséquences agronomiques
- Utilisation des reliquats azotés dans l’estimation du bilan azoté pour les cultures céréalières, pomme de terre, betterave, tabac principalement.
Pour mieux comprendre les enjeux de la fertilisation azotée, voici l'exemple du blé tendre :
Pour couvrir les besoins en azote au plus juste, le fractionnement peut aller au delà de deux apports. Pour affiner, on peut utiliser des méthodes "rapides" de terrain basées sur l'analyse en N du jus de bas de tige.
- Exemples : vin d’appellation, eau de vie, fruits de table, fruits de conserves...
Les facteurs ci-dessus permettent de moduler la fumure azotée, qui se situera dans la majorité des cas dans les fourchettes suivantes :
- vigne = 0 à 60 unités
- arbres à pépins = 50 à 130 unités
- arbres à noyaux = 70 à 180 unités