Inertes

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Les composants inertes des produits

Les composants inertes des produits organiques. Norme XP U 44-164


Au laboratoire

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  • Destruction de la MO par triple attaque à la javel.
  • Séchage à 80°C.
  • Tri densimétrique.
  • Tamisage (2, 5, 6.3, 12.5, 25, 40 mm).
  • Tri manuel et pesée de chaque composant.







Définition - Signification

Détermination de la quantité d’éléments exogènes (cailloux et calcaire, verres, métaux, films et PSE, autres plastiques et textiles) contenus dans un produit organique. Cette analyse a pour objectif de caractériser le potentiel polluant en déterminant la part des éléments indésirables présents dans les produits organiques.


Eléments d’interprétation

La qualification du produit est définie en confrontant la quantité d’éléments inertes au cahier des charges afférent.

                    Quelques exemples de cahier des charges

Cahier des charges ou norme

Contraintes et tolérances sur la teneur en inertes (en % MS)

Ecolabel

Verre + métaux + plastiques > 2 mm

< 0,5 %

°</p>

NF compost urbain classe A

Légers > 5 mm

Lourds > 5 mm

Inertes totaux

≤ 0,5 %

≤≤ 6 %

≤≤ 20 %

± 0,2

± 2

± 2,5

NF compost urbain classe B

Légers > 5 mm

Lourds > 5 mm

Inertes totaux

≤≤ 1,2 %

≤≤ 12 %

≤≤ 35 %

± 0,2

± 2

± 2,5

NF U 44-051

NF U 44-095

Film + PSE > 5 mm

Autres plastiques > 5 mm

Verres et métaux

< 0,3 %

< 0,8 %

< 2 %

°</p>


Les centres de Tri Mécano-Biologique (TMB)

Nous produisons aujourd’hui deux fois plus de déchets qu’en 1960. Différentes solutions d’élimination ou de traitement ont été mises en œuvre simultanément à cette augmentation des tonnages. Les plus récentes prennent en compte les préoccupations en matière de développement durable et de recyclage matière. Après avoir soutenu l’installation des premiers centres de tri mécano-biologique (TMB) pour le traitement des ordures ménagères, l’ADEME(1) continue de promouvoir le concept dans la mesure où il peut être bien maîtrisé et intégré dans une gestion multi filières. Se basant sur les premiers retours d’expérience (2) , l’agence insiste sur les risques et la difficulté de mise en œuvre de ces traitements. Quelles sont ces installations, apparues à la fin des années 90 et leurs particularités ?


  • Physique Les TMB : définitions et attentes

Sous l’impulsion de la directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999 imposant aux états membres une réduction de la mise en décharge de déchets biodégradables, [la Loi Grenelle]Site LegiFrance 1 du 3 août 2009 a fixé les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour la Prévention des Déchets (LOI n°2009-967, Titre III, Chapitre II), déclinés dans le plan national de gestion des déchets (2009-2012). Ce dernier vise par exemple à « développer le recyclage matière et organique afin d’orienter vers ces filières un taux de 35% en 2012 et 45% en 2015 de déchets ménagers et assimilés ». Les usines de tri mécano-biologique (TMB) apparaissent alors, comme une alternative intéressante pour une meilleure valorisation de certains déchets, comme les ordures ménagères résiduelles (OMR), par rapport aux filières pré existantes d’élimination (mise en décharge, incinération). Une installation de TMB répond à plusieurs attentes, sans nécessiter a priori de changer les habitudes de tri des consommateurs :

• réduire la quantité de déchets ultimes par la séparation de diverses fractions (matériaux, matières fermentescibles...)

• permettre la valorisation agronomique, voire économique, d’un déchet par sa transformation en produit (composts normés) ou par le retour au sol (plan d’épandage)

• produire du biogaz et/ou de la chaleur (valorisation énergétique)


Ces procédés de traitement associent des étapes mécaniques et des étapes biologiques :

• Les opérations mécaniques (tris densimétriques, aimants, courants de Foucaud, détection optique et jet d’air…) visent à fractionner les déchets et à isoler certains matériaux valorisables (l’aluminium, le fer, le polyéthylène PET, le polyéthylène haute densité PEHD…), les fractions organiques et les parties incinérables à fort pouvoir calorifique. Selon les centres de traitement, les mécanismes employés ne sont pas identiques et n’interviennent pas au même moment dans la chaîne.

• Les opérations biologiques (compostage, méthanisation) transforment la fraction fermentescible en produits valorisables (compost, biogaz…) ou en produits stabilisés (stockables en centre d’enfouissement).


  • Développement de la filière

Les unités de TMB implantées dans une quinzaine de pays européens permettent de traiter autour de 8,5 millions de tonnes de déchets par an, mais les disparités sont fortes selon les pays : en 2007, l’Allemagne comptait 45 unités récentes contre 5 en France. Cette situation évolue : on recense aujourd’hui une quarantaine de projets de création de sites de TMB en France, ainsi qu’une vingtaine de projets de transformation de sites existants. Les voies privilégiées de valorisation du produit final sont soit la méthanisation avec apport au sol du digestat, soit la production de compost.

TMB-image1.jpg


  • Physique Les produits du TMB

Les objectifs de production des TMB peuvent être de différentes natures (3)  : • obtenir un compost, après méthanisation ou non, de qualité conforme à la norme NF U 44-051 des amendements organiques • éventuellement produire et valoriser du biogaz issu de la méthanisation de la fraction fermentescible des OMR • recycler et valoriser divers matériaux sous forme de matière : métaux, papiers, PET… • éventuellement stabiliser la matière organique résiduelle avant mise en décharge par obtention d’une matière stabilisée Le compost est le seul de tous ces produits à être normalisable. A condition que les critères de la norme NF U 44-051 soient satisfaits, en termes de nature des matières premières, de process et de qualité du produit fini, l’obtention d’un produit « normé » permet au compost de passer du statut règlementaire de « déchet » à celui de « produit ». Les suivis à mettre en place sont plus coûteux dans le premier cas, le déchet devant faire l’objet d’un plan d’épandage ou aller vers d’autres filières de traitement (centre d’enfouissement, incinération…). Les exploitants privilégient donc le plus souvent l’obtention d’un compost « normé ».


  • Physique Évaluer la qualité du compost.

En termes réglementaires, la qualité du compost est définie selon la norme NF U 44-051. Les composts d’OMR issus du TMB relèvent alors de la dénomination « Compost de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers » de la norme. Cette dernière définit précisément un ensemble de caractéristiques dont doit disposer un compost afin d’être mis sur le marché (cession à titre gratuit ou vente). Les exigences portent sur des critères d’efficacité agronomique et sur des critères relatifs à l’innocuité : agents pathogènes tels que les œufs d’helminthes viables et les salmonelles, éléments traces métalliques ou métalloïdes, composés traces organiques (HAP) et enfin la présence d’inertes indésirables. Les inertes, selon la norme NF U 44-051, sont des éléments indésirables tels que le verre, les morceaux métalliques, les films plastiques et PSE (polystyrène expansé) et les autres plastiques. Ce dernier point est crucial, car il constitue une cause fréquente de non-conformité des composts issus de TMB. L’évaluation de ces paramètres doit se faire selon la norme XP U44-164.

La qualité des produits issus de TMB est l’un des points sensibles à maîtriser pour assurer la pérennité de ces filières. Il est néanmoins évident que la maîtrise du process industriel, complexe à mettre en œuvre car nécessitant des connaissances techniques à plusieurs étapes (tri, compostage, méthanisation…), est capitale. Les laboratoires LCA et Celesta-Lab proposent l’ensemble des analyses réglementaires pour le contrôle qualité des produits finis issus du TMB. Ils peuvent aussi vous proposer des indicateurs pour piloter vos installations en cours de process (inertes) ou sur les matières entrantes (détermination de la matière organique non synthétique MONS par exemple). N’hésitez pas à nous contacter.


Autres sources bibliographiques :

• « Les centres de traitement mécano-biologique (TMB) : des outils flexibles, mais spécifiques en réponse aux contraintes locales », BIPE (pour le compte de la FNADE), 2009

• Étude sur les centres de traitement mécano-biologiques, ADEME et FNADE, 2009


(1) Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

(2) ADEME, avis sur les TMB ,08 Mars 2012

(3) Vade-mecum des traitements mécano-biologiques des déchets ménagers, ASTEE, 2012