Bore et zinc

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bore et zinc

  • 1 - Démarche

Le schéma ci-dessous montre la démarche à appliquer pour réfléchir, s’il y a lieu, à une stratégie d’apport en bore et zinc.

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  • 2 - Quelles sont les espèces les plus sensibles ?
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Le tableau 1 fait une synthèse des espèces référencées comme les plus sensibles au manque ou à la carence en bore et zinc. A noter que le terme de carence sous-entend la présence de symptômes, alors qu’en cas de manque (déficience) il peut y avoir un effet dépressif sur le végétal (croissance, rendement, qualité…) sans expression visuelle.

Il serait possible, surtout pour les plantes pérennes, de préciser la sensibilité de telle variété (par exemple le pommier braeburn très sensible au manque de zinc) ou cépage (par exemple le cépage grenache très sensible au manque de bore).

D’une façon générale, moins la production de l’espèce ou de la variété est stable et régulière, plus elle sera sensible au manque de bore et zinc. De même, plus elle sera déséquilibrée végétativement, plus elle sera sensible au manque en ces deux éléments.


  • 3 - Facteurs de sensibilité liés au sol

Comme pour tout élément, deux questions sont à se poser :

- Le bore et le zinc sont-ils présents au sol ?

- Si oui, sont-ils disponibles ?

Les analyses de terre tiennent compte de ces deux points en indiquant les teneurs minimales souhaitables par type de sol et par culture : voir exemple tableau 2. Elles indiquent également les seuils de toxicité pour ces deux éléments dont l’emploi peut être risqué, du fait d’une plage assez étroite entre le seuil souhaitable et le seuil de toxicité, surtout pour le bore. Elles se basent sur des extractions spécifiques, à l’acétate d’ammonium en présence d’un agent chélatant (EDTA) pour le zinc ou à l’eau bouillante pour le bore par exemple. Les valeurs trouvées sont très faibles par rapport aux concentrations totales de ces éléments dans les sols, mais ce sont les seules valeurs interprétables par l’agronome.

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Le tableau 3 liste les contraintes physiques, chimiques ou biologiques des sols pénalisant la disponibilité du bore et du zinc.

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  • 4 - Facteurs de sensibilité liés au climat
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D’une façon générale, l’assimilation du zinc (en grande partie sous contrôle métabolique) sera pénalisée en conditions peu poussantes au printemps en lien avec des températures basses, alors que celle du bore sera pénalisée en conditions sèches ou venteuses ne permettant pas une bonne régularité du flux hydrique dans le végétal. L’absorption du bore est en effet très liée au flux hydrique à travers la racine. A noter également les risques de lessivage du sol en bore en cas d’excès d’eau, cet élément pouvant se trouver sous la forme d’acide borique (facilement lessivable) dans la solution du sol.


  • 5 – Facteurs de sensibilité lié à l’état végétatif
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Les fortes vigueurs (par des phénomènes de dilution), les faibles vigueurs et les déséquilibres végétatifs / fructifères pénalisent l’assimilation du bore ou du zinc (voir tableau 5).


  • 6 – Relations du bore et du zinc avec les autres éléments minéraux
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Le tableau 6 présente les éléments minéraux dont l’excès ou le déficit dans le végétal vont pénaliser la fonctionnalité interne du bore et du zinc. On s’aperçoit que, comme pour le sol et sauf pour l’azote, il s’agit surtout d’antagonismes ioniques.


  • 7 - Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de déficience ou carence en bore et zinc découlent directement de leur fonction dans le végétal (voir tableaux 7 et 8).

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Le zinc appartenant au groupe fonctionnel « vigueur, croissance » va intervenir plus nettement que le bore sur l’état végétatif. A l’inverse, un manque de bore va marquer plus rapidement la fertilité des cultures et l’aspect qualitatif de la production. Par contre, tous deux, avec une action différente, vont jouer sur le niveau de la production (floraison, pollinisation ou nouaison). Sur les espèces ou variétés fragiles (arboriculture notamment), des apports en bore et zinc sont souvent préconisés pour améliorer la capacité de la plante à résister à toute séquence climatique difficile pendant ces phases reproductives.

A noter également que le zinc et le bore sont étroitement liés à la physiologique du calcium. Ainsi, sur cultures sensibles aux désordres liés au calcium (melon, pommes de terre, pommiers, tomates…), un soutien spécifique en ces deux éléments est souvent conseillé si elles sont pratiquées sur des sols où le calcium est peu disponible. De ce fait, on trouve assez fréquemment des relations entre le zinc et le bore et certains maladies ou parasites dans la mesure où leur déficit pénalise la structure des organes et leur capacité à résister à toute agression extérieure.

En dehors des carence au sens strict où les symptômes peuvent être assez caractéristiques et justifier alors un apport (toujours en foliaire dans ce cas-là) avant une approche analytique, il est prudent de toujours vérifier par une analyse du végétal des soupçons de déficience en zinc ou bore avant d‘appliquer une stratégie d’apport soutenue (hors entretien). En effet, ces deux éléments ont la caractéristique commune d’être rapidement toxiques dès qu’ils sont en excès. Pour les mêmes raisons, l’apport au sol sera effectué avec beaucoup de prudence, surtout en plantes pérennes. De même, sauf pour cultures sensibles, la présence de symptômes non spécifiques ne suffit pas pour justifier d’un apport de bore ou zinc. La décision doit être confortée par une analyse de sol ou de végétal.

Plus d’informations sur l’aide au diagnostic en grande culture : [Fiches Accidents Arvalis][1]

La figure ci-dessous présente un arbre de décision pour les apports de bore et zinc en l’absence de symptômes sur le végétal (apport sécuritaire). En effet, l’innocuité totale d’un apport en un de ces deux éléments, qu’il soit effectué au sol ou, surtout, par voie foliaire, n’existant pas, il est important de le raisonner.

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